Dans l’ensemble, les investisseurs internationaux ont progressé en matière d’action climatique en 2017. En atteste la vigilance accrue des investisseurs institutionnels sur l’exposition de leurs investissements au climat, leur engagement auprès des entreprises, sans compter la dynamique française suite à l’adoption de l’article 173.
Mais il reste du chemin à parcourir pour intégrer pleinement le changement climatique aux stratégies d’investissement et aux produits. Bien que la mesure de l’empreinte carbone soit répandue et aide les investisseurs à mesurer leurs émissions, l’analyse de scénarios environnementaux, encore balbutiante, offrirait aux investisseurs un outil tourné vers l’avenir pour analyser les risques et opportunités climatiques.
Parmi les conclusions de l’analyse des PRI et de Novethic, on salue notamment que :
- En 2017, 74% des investisseurs institutionnels indiquent agir sur le changement climatique et le percevoir comme une des principales tendances de long-terme pour leurs investissements. Cela représente une augmentation de +8% par rapport à 2016. En France, 83% des investisseurs institutionnels déclarent agir sur le changement climatique;
- 59% des investisseurs institutionnels agissant sur le climat visent une meilleure prise en compte du changement climatique par les entreprises, particulièrement les investisseurs nord-américains (78%) ;
- 100% des investisseurs institutionnels francais agissant sur le climat mesurent l’empreinte carbone de leurs portefeuilles, 60% ont établi des objectifs de réduction de leurs émissions et 40% effectuent des analyses de scénarios.
Certains domaines offrent encore des marges de progrès :
- 54% des investisseurs institutionnels ayant répondu, encouragent leurs sociétés de gestion à suivre les émissions de leurs portefeuilles, mais seulement 8% ont formalisé le suivi du risque carbone dans les contrats de délégation de gestion ;
- Seulement 17% des investisseurs institutionnels intègrent le changement climatique dans l’allocation des actifs, alors que les investissements dans les énergies propres ont représenté 287,5 milliards de dollars en 2016.
Les PRI notent que le cadre de reporting pourrait être encore amélioré afin de promouvoir les bonnes pratiques sur la question climatique :
- Les indicateurs de gouvernance, sur la stratégie d’investissement et les produits, et sur la gestion des risques, pourraient être alignés avec les recommandations de la TCFD;
- Les indicateurs des PRI pourraient être modifiés pour encourager les investisseurs à prendre en compte l’impact de leurs activités en faveur de la transition bas-carbone.
Prochaines étapes: la réponse des PRI
Les PRI continueront à soutenir les investisseurs en matière de lutte contre le changement cllimatique, notamment via les actions suivantes :
- Faciliter l’engagement collaboratif par les investisseurs auprès des sociétés pour pousser l’adoption des recommandations de la TCFD, une meilleure gestion des risques de transition et l’utilisation d’analyse des scenarios climatiques ;
- Faire progresser l’analyse et la gestion des risques et opportunités climatiques dans les pratiques d’investissement ;
- Faire entendre la voix des investisseurs internationaux auprès des décideurs politiques sur la finance verte, la communication financière et la tarification du carbone, ainsi que des décideurs politiques sur ces sujets ;
- Soutenir la communication financière des investisseurs en alignant, en 2018, le cadre de reporting des PRI avec les recommandations de la TCFD pour les investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion.
Les PRI entendent collaborer étroitement avec l’UNEP-Fi, le Global Compact des Nations Unies la Portfolio Decarbonization Coalition et les groupes d’investisseurs tels que CDP, Ceres, IGCC et IIGCC sur les questions climatiques, notamment celles mentionnées ci-dessus/
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Les investisseurs face au changement climatique
Septembre 2017